L’été de la honte : des morts que nous pouvons éviter

Texte publié le 21 août 2024.

Des services d’urgences fermés temporairement, jusqu’à 70h d’attente sur des brancards, des professionnels épuisés, des morts que nous pouvons évités.

Voilà la triste réalité du système de santé de notre pays. C’est sur cette toile de fond, largement relayé par les média notamment locaux que le gouvernement d’intérim et les Agences régional de santé ce gargarise du faible impact des jeux olympiques sur le système de santé et la protection sociale. En moins de 24h le gouvernement annonce 1510 postes d’interne en moins à la rentrée et la mise en état de vigilance maximale du système de santé en prévention de l’épidémie de MPOX (variole du singe). Si le ridicule ne tue pas le manque de moyens et de professionnels oui. Le macabre de la situation est de la responsabilité du gouvernement.

Les services d’urgences au bord de l’effondrement

Partout en France, les témoignages se multiplient sur la dégradation alarmante des services d’urgences. De plus en plus de structures ferment leurs portes la nuit et le week-end, laissant des patients sans soins pendant des heures et des professionnels de santé épuisés. Les fermetures nocturnes et durant les week-ends deviennent la norme dans de nombreuses régions, privant des populations entières d’un accès immédiat aux soins d’urgence. Ces fermetures témoignent de l’état critique du système hospitalier, épuisé par des années de restrictions budgétaires. Les plans d’économies successifs ont conduit à une réduction des effectifs, au gel des salaires et à une surcharge de travail insoutenable pour les soignants.

Cette situation, en déclin depuis des années, est le résultat de politiques d’austérité répétées :

  • Dans le Vaucluse, les urgences de l’hôpital de Carpentras sont ouvertes uniquement le matin (de 8h30 à 13h30) de-puis mardi et pour les trois prochains mois.
  • Dans les Côtes-d’Armor, le centre hospitalier de Saint-Brieuc fait lui aussi face à un manque d’effectif médial, le poussant à instaurer une régulation temporaire de l’accès aux urgences adultes à partir de ce mercredi et jusqu’au 26 août.
  • Après une très longue fermeture, pour la première fois, les urgences de Laval seront ouvertes uniquement six nuits en septembre.
  • En Sarthe, les urgences du Bailleul sont fermées en août les week-ends, les jours fériés et toutes les nuits de 23h à 8h30.
  • En Dordogne, les urgences de l’hôpital de Sarlat sont fermées depuis mardi jusqu’à jeudi 8h30. Cette fermeture temporaire a été décidée faute d’urgentiste, les deux médecins étant en arrêt maladie.
  • Les hôpitaux lorrains ont également connu quelques perturbations cet été, le Centre Hospitalier de Briey (Meurthe-et-Moselle) a par exemple été contraint de suspendre temporairement l’accueil des urgences du mardi 30 juillet 16h au mercredi 31 juillet 9h. La prise en charge des accouchements y a également été suspendue du 18 juillet 23h au samedi 20 juillet 8h30, faute de soignants.

La fédération CGT de la santé et de l’action sociale exige que ces situations cessent, que les pertes de chances des usagers disparaissent. Il est impensable que la crise continue de s’accentuer les pouvoirs publics doivent réagir, investir et anticipé les besoins, dès le PLF et le PLFSS 2025.

Montreuil, le 20 août 2024.

 Communiqué CGT Santé et Action sociale en téléchargement