Quand le Préfet de Police conteste le Défenseur des Droits : l’État de droit vacille ! (Communiqué CGT Police)
Texte publié le 28 avril 2025.
Le Défenseur des Droits, institution indépendante chargée de garantir les libertés fondamentales, a récemment publié une étude rigoureuse démontrant l’ampleur des contrôles policiers et des amendes ciblant les populations précaires : jeunes des quartiers populaires, sans-abris, migrants…Ces pratiques relèvent d’une politique d’éviction sociale, consistant à chasser les « indésirables » des espaces publics.
Pourtant, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, conteste cette étude. Il nie les faits. Il refuse de voir ce qui est pourtant établi à partir de ses propres services : l’enquête s’appuie en grande partie sur des documents internes de la police nationale, issus d’une enquête judiciaire de l’IGPN (pages 7-8 du rapport), incluant les auditions de commissaires, agents verbalisateurs, instructions hiérarchiques et mains courantes. Ces éléments confirment l’existence de consignes visant explicitement à évincer les “indésirables”.
Ce déni institutionnel, cette contestation du Défenseur des droits, fragilise l’État de droit. C’est une tentative d’étouffer les alertes et d’éluder toute remise en question des pratiques policières.
La CGT-Intérieur condamne fermement cette posture. Nous réaffirmons que la police doit être un service public au service de toutes et tous, sans distinction. Nous exigeons la fin de ces politiques d’éviction et l’écoute des recommandations du Défenseur des droits.
La répression n’a jamais été une politique sociale.
La République mérite une police au service de la justice social.
Paris, le 24 avril 2025.