COP 29 : l’austérité pour les victimes climatiques
Texte publié le 29 novembre 2024.
Avec le report à 2025 du suivi sur la transition « hors des énergies fossiles » et la faiblesse du dispositif d’aides accordées par les pays riches aux pays du Sud, les débats houleux de la COP 29 se soldent par un échec. Les échanges ont, sans aucun doute, été marqués par l’élection de Donald Trump, à la tête du second pays le plus émetteur de CO².
Le nombre de délégations nationales reléguant au second rang la lutte contre le changement climatique, qu’elles soient d’extrême droite ou perméables au climato-scepticisme, est en augmentation constante. Un paradoxe inquiétant au regard des effets de plus en plus visibles – et catastrophiques – du changement climatique. C’est aussi la troisième COP d’affilée qui se déroule dans un pays où les libertés démocratiques fondamentales ne sont pas respectées muselant les possibilités d’organiser une mobilisation populaire dans les pays concernés.
Dans ce contexte, pour faire face aux effets du changement climatique et financer la transition, seulement 300 milliards de dollars annuels (au lieu des 1300 milliards demandés par la coalition des pays du Sud) seront attribués aux pays en développement à l’horizon 2035. L’accord trouvé à Bakou ne précise rien sur la nature de ces financements. Prêts/simples subventions qui ajouteraient aux difficultés financières déjà très importantes de la plupart de ces États ?
Durant toute la COP, les pays développés, Union européenne en tête, ont insisté sur le fait qu’ils ne pouvaient pas offrir davantage en raison de leurs contraintes budgétaires, notamment dictées par la voracité du capital au détriment des populations. Pour la France, la forte diminution des aides au développement figurant dans le Projet de loi de Finances creusera davantage ce déficit de solidarité, dont pâtiront les capacités mondiales de transition écologique. Une aberration économique, politique, sociale et écologique, car chaque investissement retardé entraînera un coût supplémentaire pour la société et aura des conséquences dévastatrices pour les populations.
La CGT, représentée au sein de la délégation de la Confédération internationale des syndicats (CSI), a largement contribué à interpeller les dirigeants présents sur les impacts du dérèglement climatique sur le monde du travail et les populations, appelant à des coopérations pour que puissent être déployées, partout, des mesures efficaces, incluant les transferts de technologies indispensables pour une transition juste permettant de garantir un développement humain durable.
La CGT rappelle que la lutte contre le changement climatique est un combat internationaliste, qui ne peut être laissé à la main des multinationales ou d’États s’enfermant dangereusement dans un repli nationaliste. Elle continuera, à son niveau, à ancrer dans l’entreprise la bataille pour le progrès social et le progrès environnemental, les deux étant indissociables.
Montreuil, le 29 novembre 2024