« L’Océan ne peut pas attendre » (Déclaration de la CGT)

Texte publié le 13 juin 2025.

10 ans après l’accord de Paris, la 3ème Conférence des Nations unies sur l’Océan, qui se tient cette semaine à Nice, permettra-elle des prises de conscience sur cet enjeu, vital pour la biodiversité et la survie même de l’espèce humaine, qu’est la protection des milieux marins ? Rien n’est moins sûr.

Il est en effet indéniable que les attaques concertées contre les modèles sociaux et démocratiques, qui s’intensifient partout dans le monde, n’y contribuent pas. L’effondrement des droits des travailleuses et des travailleurs, orchestrées de plus en plus souvent par des démagogues d’extrême droite, soutenus par des milliardaires, comme le démontre la Confédération syndicale internationale dans son indice des droits dans le monde, vont à rebours de la nécessaire « transition écologique juste » prônée par l’ONU.

Les questions sociales et les questions environnementales sont en effet intimement liées, et il n’y aura pas de transition juste sans impliquer celles et ceux qui travaillent, sans leur permettre de proposer des alternatives aux activités humaines destructrices des milieux marins et aux comportements polluants de leur entreprise, sans les en protéger et renforcer leurs droits d’intervention.

Il est impératif que les pouvoirs publics fassent vivre la démocratie sociale et favorisent la prise en compte des problématiques environnementales par les salarié·es, partout dans le monde et dans notre pays, en augmentant les moyens de leurs représentants dans ce cadre, en entendant les alertes et les propositions de celles et ceux qui créent les richesses et sont exposés au quotidien aux pollutions inhérentes à leur activité professionnelle. Mettre en place des Comités d’hygiène et de sécurité et des conditions de travail, en élargissant leurs prérogatives aux sujets environnementaux, est notamment essentiel.

Plus largement, alors qu’ils traversent une crise sans précédent provoquée par le changement climatique, la pollution plastique et la surexploitation des ressources marines, la plus grande urgence pour les océans est la réponse aux besoins sociaux des populations dans l’exigence d’un développement humain durable et le respect de la nature. L’objectif commun onusien de développement durable concernant la conservation et l’exploitation des océans aux fins du développement durable, très largement adopté il y a 10 ans, doit vivre un nouveau souffle, que le capitalisme et le climato scepticisme, répandu par l’extrême droite, étouffent.

Il nous reste très peu de temps pour passer réellement à l’action et relever ce défi, c’est à ce sursaut qu’appelle la CGT !

Montreuil, le 13 juin 2025

> Déclaration de la CGT en téléchargement